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La rénovation énergétique par l’impact carbone.

En France, les émissions de CO2 ont diminué de 14,8 % entre 1990 et 2020. Sur la même période, les émissions du secteur tertiaire ont, elles… augmentaient de 19 %. Ceci est dû à l’augmentation de la consommation d’énergie, mais aussi à l’usage de sources d’énergies plus carbonées, notamment le gaz. Afin d’inverser la tendance, les aides financières pour la rénovation prennent en compte la décarbonation de l’énergie de chauffage, en plus des économies d’énergie réalisées.

Mais comment intégrer ce facteur dans sa stratégie de sobriété énergétique face au Décret Tertiaire ?

Théo Demaret, Expert Lowit dans la rénovation énergétique pour le parc tertiaire.

L’influence du mode de chauffage sur les émissions CO2

Chaque source d’énergie n’a pas le même bilan carbone, à service rendu équivalent. Pour comparer les sources entre elles, l’indicateur utilisé est l’équivalent CO2 par unité d’énergie fournie, soit en g eqCO2/kWh. Cet indicateur prend en compte les émissions associées à la construction, l’usage et la fin de vie des équipements. C’est ce qu’on appelle une analyse de cycle de vie (ACV).

Et contrairement aux idées reçues, l’électricité n’est pas neutre en carbone ! En revanche, elle reste tout de même bas carbone en France, avec 79 g eqCO2/kWh. A titre d’exemple, le mix électrique de nos voisins allemands émet près de 400 g eqCO2/kWh. C’est pour cette raison que, en France du moins, produire de la chaleur à partir d’électricité apparaît comme une solution pertinente pour réduire les émissions. Et encore plus quand il s’agit d’un équipement à haut rendement, type pompe à chaleur, qui vient en remplacement d’une chaudière fioul ou gaz.

Ces deux énergies ont en effet les émissions les plus élevées. Le gaz s’élève à 227 g eqCO2/kWh, et le fioul 324 eqCO2/kWh. Des sources très polluantes, et pourtant majoritaires dans le secteur tertiaire. Elles représentent actuellement 70 % de la chaleur produite1 ! Au niveau national, il s’agit donc d’un gisement important de réduction des émissions, que l’Etat entend mettre à profit via des mesures incitatives.

Schéma issu de l’outil Lowit

Deux autres sources sont aujourd’hui en plein essor : biomasse et réseaux de chaleur. Les deux proposent une alternative bas carbone aux chaudières actuelles, et contribuent au développement des énergies renouvelables. La biomasse se présente le plus souvent sous forme de pellets de bois, comme combustible pour une chaudière adaptée. Etant donné que le bois a contribué à capturer du carbone durant sa croissance, les émissions d’une chaudière biomasse sont très faibles, de l’ordre de 30 g eqCO2/kWh.

L’énergie issue des réseaux de chaleur est plus carbonée, avec une moyenne nationale aux alentours de 180 g eqCO2/kWh. Cette grandeur est très variable d’un réseau de chaleur à l’autre, en fonction du type de centrale injectant la chaleur dans le réseau. Le détail pour chaque réseau est disponible sur le site de l’ADEME2. Cependant, les politiques de l’Etat visent à réduire les émissions associées aux réseaux de chaleur, avec pour objectif leur développement. C’est pourquoi il s’agit aujourd’hui d’une option à considérer, dans une logique de réduction des émissions de son parc. De plus, les aides financières disponibles sont conséquentes.

Piloter sa stratégie de sobriété énergétique

Afin de favoriser la décarbonation de l’énergie de chauffage, l’Etat français met en place des mesures incitatives, avec des pénalités contre les énergies fossiles et des aides pour les énergies bas carbones.

Comment est déterminé l’impact carbone de sa rénovation ?

Le calcul est possible à partir de deux facteurs : baisse de la consommation d’énergie, et évolution des émissions associées en g eqCO2/kWh. La détermination de l’impact carbone nécessite donc une étude préalable suffisamment précise des travaux à réaliser.

Afin d’illustrer le propos, le cas d’une petite école du sud de la France est étudiée.

Initialement, celle-ci est chauffée au gaz naturel. Ses émissions placent son étiquette climat en catégorie C.

Afin d’améliorer son résultat et de se mettre en conformité avec le Décret Tertiaire, l’entreprise prévoit deux actions à l’horizon 2030 : elle remplacera la chaudière par une pompe à chaleur performante et installera une GTB (dispositif de Gestion Technique du Bâtiment).

La consommation d’énergie diminuera alors de 37 %, pour un coût de 1,18 €/kWh économisé. Il s’agit d’une première optimisation, réalisée à partir de l’outil. En effet, le coût d’une rénovation se situe généralement entre 5 et 10  €/kWh économisé.

Schéma issu de l’outil Lowit

La sélection de ces actions dans la liste de recommandations Lowit permet alors d’obtenir les résultats suivants :

Modélisation issue de l’outil Lowit

Constat : les émissions équivalent CO2 du bâtiment ont été divisées par près de 3. Son étiquette climat change de classe, et passe alors en catégorie B.

En effet, les émissions proviennent très majoritairement du chauffage à l’état initial. Le passage à l’électricité, avec un système à haut rendement, divisent les émissions de la chaudière par 7,5 !

L’intérêt de représenter les données sous cette forme est de pouvoir réaliser une analyse plus détaillée de sa consommation.

Comment continuer à baisser ses émissions de CO2, après les premiers travaux ?

D’après le schéma, le chauffage n’est plus le poste principal d’émissions : il s’agit de l’eau chaude sanitaire. Ainsi, pour poursuivre une démarche de baisse des émissions, il serait préférable de remplacer le système de production d’eau chaude en priorité (ici, il s’agit d’une ancienne chaudière gaz murale).

Du point de vue financier, ces actions sont éligibles à des aides. Ainsi, le remplacement de la chaudière gaz par une pompe à chaleur permet l’obtention de CEE, à hauteur de 1130 €. Grâce au programme Coup de pouce chauffage Tertiaire, ils multiplient ce montant par 3, en faveur de la décarbonation des énergies ! La rédaction d’un dossier de candidature complet, intégrant enjeux énergétiques et environnementaux, accroît la pertinence du projet aux yeux des décideurs.

En conclusion, réduire les émissions carbone associées aux activités de son parc de bâtiment tertiaire est une priorité pour le climat, mais aussi une opportunité grâce aux incitations financières actuellement en place. Celles-ci permettent de réaliser ses travaux d’efficacité énergétique à moindre coût, sous réserve de présenter une étude préalable rigoureuse.

L’outil Lowit permet de simplifier l’accès à ces données, et de préparer au mieux la mise en conformité avec le Décret Tertiaire. 

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